InvitéInvité Je me prénomme Invité. | Sujet: TIYI feat Morena Baccarin (terminée) - Dim 21 Juin - 15:44 | | Entre dans cette cité ❝Tiyi❞ la Pieuse ❝petite citation qui va bien❞ Le vent soufflait dans tes cheveux, lançant des grains de sable sur ton visage qui venaient griffer ta peau. Les yeux clos, le souffle court, tu laissais ton esprit vagabonder, dansant en un atroce ballet avec ces rafales qui frappaient la terre autour de toi. Atroce, car il finirait par une torture inévitable de ton âme. Tu étais là, immobile, trop choquée pour pouvoir laisser libre cours aux larmes qui tentaient désespérément d’embrasser tes joues, de les mordre avec perversité.
Perdu dans le vent, un mot, étouffé. Mai. Un cri vint déchirer ce silence. Tes jambes fléchirent, tu t’écroulas. Le cri, plus puissant, plus perçant. Tu tremblas, tandis que des gouttes salées tomber à flot, ruisselant sur ta peau, frappant tes doigts, se mélangeant avec le sable. L’odeur salée vint titiller ton odorat, et tu finis par rejeter le peu que tu avais mangé le matin même. Ton cœur se serrait, tandis que tu plaçais une main faible, frétillante, sur le ventre soudainement plat. Il tâtait la peau, cherchant ce qui, autrefois, y avait pris refuge.
Tu avais crié, tu t’étais battue. Pourquoi avait-il dut te le prendre? Ce poupon que tu avais protégé pendant neuf mois avait été arraché de tes bras par un étranger. Son visage avait beau être caché, tu savais qui l’avait employé. Il avait enfin réussit à avoir ce qu’il voulait. Il avait privé une mère de son fils. Mais comment espérait-il qu’elle puisse survivre à cette perte? Avait-il osé l’imaginer autre part que sur ces longues plaines isolées au milieu du désert, à crier à en perdre la voix? Avait-il cru qu’elle ne se serait pas laissé traîner par cette douleur suffocante, se laissant brûler par l’étoile qui brillait dans le ciel?
Tu ne t’étais pas laissée faire, oh non. Tu étais allé le voir. « Je comprends. » disait-il. Comment pouvait-il comprendre? Osait-il prétendre comprendre la profondeur du lien maternel? Peut-être croyait-il que ces quelques mots suffiraient à remplir ce vide qui ne ferait que grandir, te dévastant de l’intérieur, rongeant chaque recoin de ton âme. « Mais un marché est un marché. » Un rire brisé par la folie s’était échappé de tes lèvres. Se cachait-il vraiment derrière un accord qu’une gamine de 16 ans avait fait? Espérait-il vraiment que tu acceptes l’enlèvement de ton seul fils? Était-il lui aussi fou?
Peut-on pleurer des larmes de sang? C’est ce que suggérerait ce liquide qui venait mordre sadiquement chaque recoin de ta peau, détruisant tout sur son passage, tel de l’acide avide de destruction. Pourtant, tu n’as jamais osé vérifier la couleur de cette substance. Non, tu ne pouvais pas ouvrir les yeux. Car, si tu le faisais, tu devrais affronter la solitude en face de toi, ce qui reflétait parfaitement le vide que tu ressentais en toi.
Ce qui faisait le plus mal, sans doute, c’était de savoir que tu étais en grande partie responsable de cet évènement tragique. Si tu n’avais pas fait il y a tant d’années ce marché tragique, si tu n’avais pas échangé ton premier né pour une chance de vivre une meilleure vie, tout ceci ne se serait pas arrivé. Mais comment avais-tu pu penser que tu aimerais ton enfant, que tu te serais retrouvée incapable de l’abandonner, condamnée à les assassiner à chaque fois, essayant d’échappant la tragédie inévitable? S’ils ne naissaient pas, tu n’aurais pas à les abandonner, tu te disais. Tu étais folle, mais tu ne pouvais pas les laisser vivre sans toi, dans une vie sombre et perverse. Dans un destin sadique, une ironie atroce, tu compris que tu les aimais trop pour les laisser vivre.
Mais tout cela méritait vraiment cette souffrance? Tu étais née pauvre. Tu avais désiré que tes enfants puissent naître riche. Sauf qu’en le devenant, tu t’étais interdit d’avoir un enfant. Tout cela n’avait-il donc pas été en vain?
L’atroce vérité commençait à sortir, et un autre cri s’échappa de l’emprise de tes lèvres. Peut-être, au fond, tu avais toujours sut que ça finirait ainsi. Tu avais juste été égoïste, désirant sacrifier n’importe quoi pour pouvoir mieux vivre. Était-ce la réalité? Étais-tu vraiment un monstre aussi cruel, pire que ta propre mère? Mais, si c’était le cas, pouvais-tu vraiment élever un enfant? Ne serait-ce pas quelque chose d’affreusement cruel?
La gorge sèche, plus un son n’arrivait à s’échapper. Tu peinais à respirer et tombas lourdement sur le côté. Le sable vint t’envahir à chaque respiration qui se faisait de plus en plus dur. Tes yeux vinrent s’ouvrir, dans une dernière tentative de voir quelque chose avant de sombrer dans la noirceur éternelle. Et, pourtant, tu crus voir une silhouette, embrouillée dans toutes ces larmes. Et si, par un quelconque miracle, quelqu’un venait pour te sauver?
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